Focus on the Family Canada

Je n'aime pas particulièrement me trouver avec des chrétiens qui n'ont pas profondément souffert. Ils sont parfois comme les amis de Job, qui proposent des réponses condescendantes, utilisent les Ecritures de façon incorrecte, appuyant sur un couteau qu'ils ne voient pas. Ils sourient et me citent des Ecritures. Je grince des dents. Ils envoient une carte avec une platitude quelconque au sujet du bon qui va sortir de mon malheur. Je la referme vite. Je sais que cela part d'une bonne intention. Proverbes 25.20 nous met en garde : « C'est enlever un vêtement par un jour de gel, répandre du vinaigre sur de la soude, que de chanter des chansons à un cœur triste. » Mais, oh, le réconfort de se trouver avec ceux qui ont souffert. Ils voient le couteau invisible. Ils restent à mes côtés quand ce n'est pas plaisant et m'écoutent radoter. Ils ont été à la place où je suis, et savent qu'il vaut mieux ne pas me dire que Dieu est souverain et que tout contribue à notre bien. Je sais que c'est vrai, mais je ne peux pas l'entendre à l'heure actuelle. Lorsque la souffrance est à son apogée, ce n'est pas le moment de parler des solutions. (Les femmes qui ont eu une fausse couche me disent que la dernière chose qu'elles veulent entendre est : « Tu peux avoir d'autres enfants. ») Quand vous souffrez, il est temps pour les amis de rester silencieux, de vous prendre dans leurs bras et de pleurer avec vous. Je ne sais pas pourquoi la peine est atténuée quand quelqu'un pleure avec vous, mais c'est le cas. Les amis qui pleurent avec moi sont comme Ruth qui, ayant perdu son propre mari, pouvait se tenir près de Noémi sans essayer de réparer l'irréparable. Ruth est restée loyalement aux côtés de Noémi, sachant que si elle ne se décourageait pas dans son amour pour sa belle-mère, la femme qui disait : « Appelle-moi Amère ! » deviendrait douce quand Dieu estimerait que le temps est venu. Les amis qui me réconfortent le plus : • sont présents (ils sont venus à l'hôpital, à l'enterrement, chez moi). • écrivent des notes pour me dire ce qu'ils aimaient chez Steve, des mots qui n'essaient pas de « réparer » ma souffrance. J'aime toujours ouvrir une lettre plutôt qu'une carte toute faite. Même s'il y a des cartes exceptionnelles, et que j'apprécie O B J E C T I F F A M I L L E . C A qu'on ne m'oublie pas, une note personnelle a plus de chances d'apaiser mon âme. • parlent de Steve. Certains ont peur de mentionner son nom, craignant que cela me rappelle ma peine. Croyez-moi, je n'ai rien oublié – et je ne veux jamais oublier. Je chéris les amis qui continuent à prononcer son nom et à évoquer sa mémoire. Cela me fait du bien qu'il leur manque à eux aussi. • ne s'attendent pas à ce que je guérisse en un an. Au lieu de cela, ils me demandent régulièrement où j'en suis dans mon deuil. Ils sondent jusqu'à ce que sorte la vérité, même si la vérité me fait verser des larmes. Ils n'ont pas peur. Ils savent que les larmes apportent la guérison. • intercèdent en trouvant des versets pour les réciter comme des prières, sachant que l'Ennemi attaque ceux qui sont à terre mais fuit quand la Parole est prononcée. Je n'aime pas particulièrement me trouver avec des chrétiens qui n'ont pas profondément souffert. Quand les amis disent ce qu'il ne faut pas, j'ai appris à voir leur cœur derrière les mots ou sentiments maladroits. Je dois leur donner grâce, car j'ai fait exactement la même chose : tenter de réparer l'irréparable. Même maintenant, de ce côté de la souffrance, je peux bafouiller et en dire trop. Il vaut mieux prendre dans ses bras, pleurer et dire simplement : « Je suis vraiment désolé. » Dee Brestin est l'auteur de Les amitiés féminines et Tomber amoureux de Jésus. Son mari est décédé en 2004. PRINTEMPS / ÉTÉ 25

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